Infections urinaires

4 déc. 2014 ... DÉFINITION: LA COLONISATION. OUTILS DIAGNOSTIQUES. CAS PARTICULIER DU SUJET AGE ... La leucocyturie n'intervient pas dans la définitio...

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Infections Urinaires Quoi de neuf? 6ème journée régionale Hygiène et prévention du risque infectieux en établissement médico-sociaux

Laurence Guet

ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

De nouvelles recommandations… SPILF 2014 1.

Recommandations « adultes »

Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte 2.

Recommandations « enfants »

Prise en charge des infections urinaires de l’enfant

SF2H ? Bonnes pratiques pour la prise en charge des Infections Urinaires Associées aux Soins (IUAS) de l’adulte

ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

IU communautaire de l’adulte DÉFINITION: LA COLONISATION

OUTILS DIAGNOSTIQUES

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE

ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

DEFINITION : COLONISATION  Colonisation urinaire (ou bactériurie asymptomatique) = présence

d’un micro-organisme dans les urines sans

manifestations cliniques associées.

Il n’y a pas de seuil de bactériurie, sauf chez la femme enceinte, où un seuil de bactériurie à 105 UFC /ml est classiquement retenu. La leucocyturie n’intervient pas dans la définition.

Les deux seules situations consensuelles pour le dépistage

et le

traitement des colonisations urinaires sont : 1. avant une procédure urologique invasive programmée 2. grossesse à partir du 4ème mois ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

Colonisation/Infection

Infection

clinique

bactériurie

leucocyturie

Oui

Oui

Oui > 104 /ml

103 UFC/ml E. coli, S. saprophyt. autres 103 UFC/ml chez homme 104 UFC/ml chez femme colonisation

Non

ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

Oui

/

04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE Bandelette Urinaire Bandelette Urinaire : Indication

1. 

recommandée dans la cystite aiguë simple.



Dans toutes les autres situations = aide  chez

au diagnostic :

la femme pour faire évoquer un autre diagnostic en cas de

BU négative.  chez

l'homme pour conforter l'orientation diagnostique

clinique.

Dans ces situations, en cas de BU positive, la réalisation d'un ECBU est systématique. ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE Bandelette Urinaire Bandelette Urinaire : Interprétation

2. 

Chez la femme

symptomatique =

haute valeur prédictive négative (VPN>95%) absence simultanée de leucocytes et de nitrites = très faible probabilité d’IU rechercher un autre diagnostic. 

Chez l’homme

symptomatique =

haute valeur prédictive positive (VPP>90%)

présence de leucocytes et/ou de nitrites = très forte probabilité d’IU Mais, une BU négative ne permet pas d'éliminer une IU. ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE Bandelette Urinaire Bandelette urinaire : Réalisation

3.

Sur urines fraîchement émises! 

2ème jet mais toilette périnéale préalable inutile



Urines



Lecture à température ambiante 1



Attention à la date

fraîches, récipient non stérile ou 2 mn après le trempage

de péremption et aux conditions de

conservation ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE l’ECBU ECBU : Indications

1.

 toute

suspicion clinique d'IU, à l'exception des

cystites simples. La présence de renseignements cliniques accompagnant la prescription est indispensable.



pas d'ECBU de contrôle dans le suivi des IU masculines et des PNA si l’évolution clinique est satisfaisante

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04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE l’ECBU ECBU : Interprétation

2. 

Seuil de leucocyturie ≥ 104/ml



Seuil de bactériurie (prélèvement mono microbien) Dépend de l’espèce bactérienne en cause et du sexe du patient : 

Chez l’homme ou la femme ≥ 103 UFC/ml pour E.coli ou S. saprophyticus



Chez l’homme ≥ 103 UFC/ml pour autres bactéries uropathogènes*



Chez la femme ≥ 104 UFC/ml pour autres bactéries uropathogènes*

* entérobactéries≠ de E. coli, entérocoques et C. urealyticum, P. aeruginosa, S. aureus

En cas de discordance entre un tableau clinique évident d'IU et une bactériurie et/ou une leucocyturie inférieure au seuil, le tableau clinique prime.

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04/12/2014

OUTIL DIAGNOSTIQUE l’ECBU ECBU : réalisation

3.

Prélèvement : pas si simple! 

Hygiène des mains préalable



Toilette région urétrale ou vulvaire (savon + rinçage)



Antiseptique (avant



Prélèvement au moins 4



Milieu de jet, flacon stérile

arrière chez femme)

heures après la miction précédente

Si patient sondé : recueil par ponction après désinfection sur le site (jamais à partir du sac collecteur). Si patient incontinent : recueil par sondage aller/retour chez la femme et par collecteur pénien chez l’homme. 

Avant toute antibiothérapie

Transport et conservation 

Idéalement urines ensemencées dans les 20 mn



Jamais de conservation > 2 heures ou conserver à 4°C maximum 24 heures

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04/12/2014

DIAGNOSTIC  Ce qui est nouveau : 

simplification des seuils de bactériurie en fonction du sexe et des bactéries en cause



suppression de la différence de seuil de bactériurie entre cystite et PNA chez la femme



mise en exergue de la forte valeur prédictive positive de la BU chez l’homme



suppression de l'ECBU de contrôle en cas d'évolution clinique favorable dans les PNA et les IU masculines

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CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Définition du sujet âgé 

Patient > 75 ans



Patient > 65 ans et ≥ 3 critères de Fried* (« fragile »)

Risque accru de dépendance pour les actes de la vie quotidienne

Plus grande fréquence de pathologies générales (diabète, néoplasie..) Et, pour les résidents en EHPAD: cumul 

de risque infectieux individuel et

* Critères de Fried : perte poids au cours de la dernière année  du risque liéde à la vieinvolontaire en collectivité. vitesse de marche lente faible endurance faiblesse/fatigue activité physique réduite ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

Epidémiologie des infections en EHPAD  HALT 2010. Enquête de prévalence des infections en établissements

d’hébergement de personnes âgées dépendantes. 

65 Ehpad représentant 6 610 places d’hébergement ont participé à l’enquête



6255 résidents :

29 % de sexe masculin 53 % > 85 ans



Exposition à un dispositif invasif < 2 % des résidents étaient porteurs d’une sonde urinaire ou d’un cathéter vasculaire



La prévalence des résidents infectés était de 3,9 %.



Les infections les plus fréquentes étaient : 

celles de la peau et des tissus mous (31 %),



les infections urinaires (30 %)



et les infections respiratoires (23 %).

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04/12/2014

Epidémiologie des IU en EHPAD  Enquête HALT : 

Infection urinaire n = 77 soit 30% des infections

Diagnostic : Les infections urinaires étaient recherchées de façon routinière par bandelette urinaire dans près d’1 Ehpad sur 2 (N=31 ; 48 %) Critères diagnostic

n

%

Diagnostic par le médecin traitant

56

72,7

Changement des caractéristiques des urines

31

40,3

Dégradation fonctions supérieures/état général

23

29,9

Dysurie

20

26,0

Pollakiurie

11

14,3

Douleur flancs ou sus pubienne

5

6,5

Mictions impérieuses

3

,9

Fièvre

2

2,6

Frissons

1

1,3

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04/12/2014

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Facteurs favorisants d’infections urinaires 

Diminution d’autonomie fonctionnelle



Stase urinaire du fait d’une vidange vésicale incomplète avec résidu vésical post mictionnel



Sondage urinaire à demeure



Présence d’une vessie neurologique



Diabète type II (prévalence avec âge)



Apports hydriques insuffisants



Carence en œstrogènes



Médicaments

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04/12/2014

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Symptômes 

Brûlures mictionnelles Fièvre, pollakiurie, impériosité mictionnelle, douleur du flanc, sensibilité sus pubienne et incontinence urinaire



Mais



parfois symptomatologie urinaire fruste et présence de symptômes atypiques : état confusionnel, anorexie, nausées, vomissement, chutes à répétition, baisse des capacités fonctionnelles…

Chez le sujet âgé : - la colonisation urinaire

est très fréquente, devant rendre prudente l’interprétation

d’un ECBU positif

- l'IU est fréquemment pauci symptomatique ou atypique, associant confusion, dépendance fonctionnelle, chute... ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Diagnostic d’IU chez le sujet âgé 

la démarche diagnostique est la même que chez le sujet jeune pour les patients d’âge < 75 ans non fragiles (< 3 critères de Fried)



dans les autres situations, les formes atypiques sont fréquentes.

Il faut à la fois 1.

savoir évoquer une IU devant des symptômes atypiques, et

2. ne pas traiter abusivement les patients pour un ECBU positif qui peut correspondre à une situation de colonisation. Les définitions d’IU proposées par les sociétés savantes de gériatrie sont une aide au diagnostic dans les situations de diagnostic difficile. ARLIN Haute Normandie - Journée des EMS

04/12/2014

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Colonisation urinaire du sujet âgé





Très haute prévalence de la colonisation urinaire



Risque de colonisation augmente avec 

L’âge



Le sexe féminin



La dépendance



femmes autonomes vivant à domicile : prévalence = 10 % entre 70 et 80 ans,



sujets des deux sexes vivant en institution = 20 à 50 %



Au-delà de 80 ans, 

un tiers à la moitié des femmes présentent une colonisation urinaire,



un homme sur quatre.

28% des ECBU avec bactériurie significative chez les patients âgés hospitalisés étaient en fait des colonisations urinaires et non des IU [Gavazzi G, Med Mal Infect 2013]

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04/12/2014

CAS PARTICULIER DU SUJET AGE  Mesures associées à l’antibiothérapie 

Traitement de l’épisode 

Éviter la perte d’autonomie



Surveiller : 

la prise alimentaire, si < à la moitié de la quantité totale proposée (= 1600kcal/j) prescrire des suppléments protido énergétiques

 

les apports hydriques : entre 1,5 à 2 litres/j (sauf si hyponatrémie).

Traitement préventif 

Hydratation fréquente



Prise en charge de la constipation



Activité physique régulière



Oestrogénothérapie?

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04/12/2014

COLONISATION  Définition et prévalence 

Définition

Mise en évidence d’un micro-organisme lors d’un prélèvement urinaire

correctement réalisé sans que ce micro-organisme ne génère de manifestations cliniques. La leucocyturie n’intervient pas dans la définition 

Prévalence 

Femme : augmente avec l’âge (20 à 50% > 80 ans), plus élevée chez les patientes diabétiques (8 à 14%)



Homme : rare chez le jeune, augmente après 60 ans, identique chez diabétique ou non diabétique



Institution: prévalence plus élevée (15 à 50%)

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04/12/2014

COLONISATION  Indications de dépistage et de traitement 2 indications : 

Avant une procédure urologique invasive programmée



Grossesse à partir du 4ème mois

Non recommandé : 

Patients diabétiques : pas de diminution des IU en cas de traitement



Patient ayant des IU



Chirurgie orthopédique : pas de diminution du risque d’infection sur matériel

récidivantes : augmente le risque de récidive

[Cordero et al - Clin Orthop 2013 et Sousa et al - CID 2014]

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04/12/2014

3 raisons de ne pas traiter les colonisations La colonisation est due à des bactéries commensales des muqueuses qui

1.

auraient un rôle

protecteur vis-à-vis de souches invasives.

[Salvador et al. Infection and Immunity 2012]

étude prospective randomisée chez 673 femmes présentant des IU

2.

récidivantes [Cai et al. CID 2012] 1.

le traitement des colonisations urinaires ne diminue pas le nombre

d'IU 2.

Le risque

de récidive est plus élevé dans le groupe

des patientes traitées (76% des patientes non traitées demeuraient asymptomatiques à un an contre seulement 17% dans le groupe traité).

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04/12/2014

Groupe régional sur les IU  Constitution d’un groupe régional sur les infections

urinaires   

 

OMEDIT, ARLIN représentants d’EHPAD (IDE, Cadre, médecins Co, pharmaciens) PH en hygiène

Cible : EHPAD Objectifs : Évaluer les pratiques:  Étude rétrospective sur la pertinence de l’ECBU  Auto évaluation des soignants sur la réalisation d’une bandelette  Améliorer les pratiques :  Outils, formation, documents d’aide… 

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04/12/2014