Séance 1 « La Main », Guy de MAUPASSANT Analyse du texte

L’auteu Guy de Maupassant a onstuit sa nouvelle « La Main » de manière à plonger ses le teus pogessivement dans l’unives ... En raison de la brièvet...

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Séance 1 « La Main », Guy de MAUPASSANT LECTURE : Analyse du texte 1. Le texte cadre : le narrateur est un narrateur omniscient. Les personnages sont : les femmes, qui ressentent la peur (l. 12-13), et le juge d’instruction M. BERMUTIER : « Je ne crois qu’aux causes normales » (l. 39). 2. Le texte encadré : le narrateur est le juge : c’est un narrateur interne/personnage. Il est le témoin privilégié du phénomène fantastique et le garant de l’authenticité du récit. Il s’adresse aux femmes pour les effrayer, les impressionner. 3. Sir John Rowell est un homme singulier : - l. 70-75 : solitude, habitudes étranges - l. 100-102 : physique singulier … et entouré de mystère : - l.76-81 : on connaît peu de choses sur lui  suppositions, rumeurs - l. 119-121 : il a beaucoup voyagé - l. 130-133 : il a chassé l’homme Le narrateur insiste sur cet aspect du personnage pour installer du suspense, pour effrayer ses interlocutrices et pour préparer l’issue fantastique. 4. La description de la main (l. 142-153) et 162-168) insiste sur l’horreur (cf les couleurs, le sang, les muscles, les os, la taille inhabituelle) pour effrayer et dégoûter les interlocutrices et les lecteurs. De plus, les commentaires de Sir John Rowell sont déconcertants : il en parle comme d’un vulgaire trophée de chasse, mais un trophée qui est personnalisé (l. 178 : « elle voulé »  explication de la présence de la chaîne). Cette description est introduite par un verbe de perception : « me tira l’œil » (l. 142). Elle est faite selon le point de vue d’un des personnages (le juge Bermutier) : c’est une description subjective (≠ description objective). La présence du narrateur personnage est signalée : - par la 1ère personne (« me ») - par des modalisateurs (= des mots ou des expressions qui traduisent ses doutes et ses impressions) : « avait dû » l. 162, « devait » l. 170, « je crus » l.174, « on dirait » l. 217 - et par du vocabulaire appréciatif : « étrange » l. 142, « affreuse » l. 166 5. Le juge nous rapporte ce qu’il a observé de ses propres yeux : il n’y a donc pas à douter de ses dires. Pourtant, toutes ses observations nous poussent à penser que le meurtrier est la main, ce serait une explication surnaturelle du crime. 6. Le juge au contraire donne une explication rationnelle : l. 271-273 7. À la fin du récit, les lecteurs sont dans un état d’interrogation, d’incertitude. Ils sont perturbés à cause d’une hésitation. Ils oscillent entre deux interprétations possibles : - l’une rationnelle, conforme aux lois de l’univers telles que la science et la raison l’établissent - l’autre surnaturelle, contraires à ces lois et faisant appel à des causes inconnues

ZOOM SUR : La description de la main Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me tira l’œil. [Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait]. Je m’approchai : [c’était une main, une main d’homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de hache, vers le milieu de l’avant-bras. Autour du poignet, une énorme chaîne de fer, rivée, soudée à ce membre malpropre, l’attachait au mur par un anneau assez fort pour tenir un éléphant en laisse]. (…) Je touchai [ce débris humain, qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage]. Détails horribles Indices de présence du narrateur

[…] Passages descriptifs Verbes de perception

Verbes à l’imparfait Modalisateur

ÉCRITURE : L’auteur Guy de Maupassant a construit sa nouvelle « La Main » de manière à plonger ses lecteurs progressivement dans l’univers fantastique. En effet pour rendre son récit crédible, vraisemblable, il imagine un texte cadre réaliste (un juge d’instruction (l. 1-2), à Saint-Cloud (l. 3), à Ajaccio (l. 48)). Puis au fur et à mesure du récit du juge, des anecdotes inhabituelles, hors du commun, mystérieuses, sont rapportées : la chasse à l’homme (l. 133), la main accrochée au mur (l. 144), la mort inexpliquée de l’anglais, le cauchemar du narrateur (l. 250), la main retrouvée sur la tombe (l. 258).

BILAN : Qu’est qu’une nouvelle ? La nouvelle est un récit bref construit autour d’une intrigue simple : elle comporte peu de personnages, son action se passe en un temps et en un lieu restreints. La nouvelle se termine souvent par une chute, évènement inattendu qui bouleverse la fin du récit. En raison de la brièveté de la nouvelle, l’intrigue est centrée sur un évènement qui raconte un moment significatif ou l’ensemble de la vie d’un personnage. De même, l’organisation du récit se plie à cette exigence de brièveté. Le nouvelliste recourt donc aux bouleversements chronologiques, comme le retour en arrière, qui donne aux lecteurs des informations sur le passé des personnages, ou l’ellipse temporelle, qui permet de passer sou silence ou de résumer des faits secondaires de l’histoire. À retenir : Le fantastique, c’est l’irruption du surnaturel dans le cadre de la vie réelle. Le dénouement d’une nouvelle fantastique met en valeur la chute du récit, qui se caractérise à la fois par sa brutalité et par son ambigüité. En effet, on ne sait pas si le surnaturel triomphe du réel car le doute est maintenu : les phénomènes étranges e sont-ils vraiment produits ou tout n’est-il qu’illusion ?