Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Classique Nombre de pages : 126
Niveau : Collège Difficulté : 3
LE PIED DE MOMIE ET AUTRES CONTES FANTASTIQUES Théophile Gautier Illustration de couverture d’Olivier-Marc Nadel
RÉSUMÉ Le pied de momie : Dans une boutique d’antiquités, le narrateur découvre un presse-papier original. Il s’agit d’un pied momifié que le marchand affirme être celui de la princesse égyptienne Hermonthis. Le narrateur l’achète et le rapporte chez lui. La nuit, la princesse lui apparaît. Elle se lamente. Le narrateur lui rend son pied. Pour le remercier, elle substitue au presse-papier une statuette d’Isis qu’elle portait à son cou puis entraîne miraculeusement son bienfaiteur dans la sépulture de son père, le pharaon Xixouthos. Au moment où le héros engage une discussion avec le souverain défunt, un ami, venu le voir, le tire de son rêve. Il constate alors que le pied de momie a été remplacé par une figurine d’Isis. La Cafetière : Ch. 1. Harassé par son voyage, Théodore arrive dans la demeure normande où il vient se reposer en compagnie de deux amis. Dans sa chambre, le feu éclaire d’étranges scènes : les personnages des tableaux s’animent, une cafetière se pose toute seule dans la cheminée, les fauteuils viennent se ranger d’eux-mêmes autour d’elle. Ch. 2. Les personnages sortent des cadres, s’assoient pour boire un café puis se mettent à danser sur un rythme soutenu. Théodore invite une belle jeune fille, Angéla, à danser. Quand il faut se rasseoir, il n’y a plus qu’un siège libre. Il doit donc prendre Angéla sur ses genoux. Ch. 3. Il admire sa beauté. À l’approche du matin, elle se lève, pousse un cri et tombe. Théodore veut la relever mais il ne trouve à sa place que la cafetière brisée. Il s’évanouit. Ch. 4. Quand il se réveille, ses deux amis sont à son chevet. Plus tard, il dessine machinalement la cafetière avant qu’elle fût cassée. L’hôte s’étonne d’y reconnaître le portrait de sa sœur Angéla, morte deux ans plus tôt, après un bal. Deux Acteurs pour un rôle : Ch. 1. Heinrich rencontre secrètement dans le jardin impérial de Vienne, Katy, la jeune fille qu’il aime. Les parents de cette dernière ne veulent pas d’un comédien comme gendre, surtout s’il interprète le rôle du Diable. Ch. 2. À l’auberge où il se rend, le jeune acteur est admiré par tout le monde sauf par un inconnu qui lui montre quel rire terrifiant doit être celui du Diable. Heinrich et ses compagnons l’imitent. Lorsqu’ils cessent, l’étranger a disparu. Ch. 3. Le Diable, qui se présente sous les traits de l’inconnu, assiste à une représentation de la pièce. Déçu par la prestation de Heinrich, il le précipite dans une trappe et prend sa place. L’auditoire, abusé, est séduit. Le Diable disparaît et on retrouve Heinrich évanoui sous la scène. Devant le triomphe fait par le public, on lui propose les plus beaux rôles. Le jeune homme refuse et renonce au théâtre. Il peut épouser dès lors Katy et connaître une existence calme et heureuse. Le Chevalier double : Une légende norvégienne rapporte qu’Edwige, l’épouse du comte Lodbrog, s’est laissée prendre par les regards d’un séduisant étranger. Oluf, l’enfant qui naît quelque temps après, rassemble dans sa personnalité les forces du Bien et celles du Mal. Une belle châtelaine, Brenda, adjure Oluf de se débarrasser de son double maléfique s’il veut obtenir sa main. Oluf y parvient à l’issue d’un terrible combat, gagnant ainsi une épouse et son salut. Arria Marcella : Dans une salle du musée de Naples, le romantique Octavien est fasciné par l’empreinte d’un corps féminin pétrifié dans la lave lors de l’antique éruption du Vésuve et retrouvée dans la villa d’Arrius Diomèdes à Pompéi. Avec Max et Fabio, ses deux compagnons de voyage, il visite le site archéologique. Après un plantureux repas, les amis se séparent pour aller dormir. Octavien est comme porté malgré lui vers le site. Là, il se rend compte que Pompéi n’est pas une ville morte. Au théâtre, il aperçoit Arria Marcella, fille d’Arrius Diomèdes. Elle l’engage à le suivre et lui révèle qu’elle a senti, malgré le temps qui les sépare, l’amour qu’il lui porte. Un vieillard, converti au christianisme, s’interpose et montre le danger d’aimer une morte. Quand l’aube point, tout s’évanouit. Dans la journée qui suit, Max et Fabio retrouvent leur ami sans connaissance dans les ruines. Pris de mélancolie, il se résout à épouser une jeune Anglaise, mais c’est toujours Arria Marcella qu’il aime secrètement.
© EDDL Paris 06, 2009
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions La couverture : La quatrième de couverture nous apprend combien de contes renferme le recueil. Lequel est illustré en couverture (le premier des cinq) ? Quels éléments de l’illustration installent un climat d’étrangeté (couleurs froides, lumière blafarde, pied tronçonné, regard énigmatique) ? À quelle civilisation appartient le personnage (l’Égypte pharaonique) ? Quel détail montre que le pied est momifié (les bandelettes) ? Feuilletage : Sur le rabat de couverture, on lira la biographie de Théophile Gautier. A quelle carrière se destinait-il (à celle de peintre) ? Quelle rencontre le mène à devenir écrivain (la rencontre avec Victor Hugo) ? Un autre titre de l’auteur évoque le même univers que celui de l’ouvrage présenté. Lequel (Le Roman de la Momie) ? II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes En cours de lecture : Dans Le Pied de momie, à quoi voit-on que l’acheteur est un écrivain (P. 15, il pose le pied sur : « une liasse de papiers, ébauche de vers, mosaïque indéchiffrable de ratures : articles commencés » ) ? Lequel des cinq sens est mis à l’épreuve en premier quand le narrateur rentre chez lui (P. 16, l’odorat : « une vague bouffée de parfum oriental ») ? P. 21, que représente la petite figurine de pâte verte offerte par la princesse (p. 18, Isis) ? Qu’est-ce qui, à la fin du conte, renforce le climat fantastique (La présence de la statuette montrerait qu’il ne s’agit pas d’un rêve.) ? P. 78, dans Le Chevalier double, l’auteur conclut en répondant à une question que le lecteur est censé lui poser. Laquelle (celle de savoir qui lui a apporté cette légende de Norvège) ? On notera comment, dans les autres contes, les héros, après avoir vécu des épisodes étonnants, se retrouvent plongés dans la vie courante (P. 26, le narrateur de Le Pied de momie est réveillé dans son lit par son ami Alfred. Dans La Cafetière, pp. 40 et 41, Théodore s’évanouit et est réanimé par ses amis qui l’ont trouvé étendu sur le sol de sa chambre. P. 62, le héros de Deux Acteurs pour un rôle est découvert sans connaissance par un garçon de théâtre. Celui de Arria Marcella, pp. 121 et 122, ayant perdu connaissance, revient à lui grâce à Max et Fabio.). Échanges / Argumentation et Débats : Le narrateur, Théodore et Octavien éprouvent tous trois un amour pour des femmes mortes. Octavien s’éprend d’une passion impossible pour des types féminins conservés par l’art ou l’histoire (pp. 97 et 98). Peut-on être amoureux de personnages morts ou imaginés (vedettes de cinéma, chanteurs, personnages de romans, portraits peints, statues, etc.) ? La classe échangera sur ce point. Que penser de l’affirmation d’Arria Marcella, p. 117 : « On n’est véritablement morte que quand on n’est plus aimée. » ? P. 22, le voyage à travers le temps est décrit ainsi par Théophile Gautier : « Nous filâmes pendant quelque temps avec la rapidité de la flèche dans un milieu fluide et grisâtre, où des silhouettes à peine ébauchées passaient à droite et à gauche. ». On discutera des pouvoirs de l’imagination et du rêve en les opposant aux réalités matérielles (hallucination, folie, invention, etc.). Activités en liaison avec la lecture : Théophile Gautier emploie un certain nombre de mots tombés aujourd’hui en désuétude (ex. p. 10 “ des flots de brocatelle ” ou p. 12, “ cette cauchelimarde à coquille fenestrée ”). Avec l’aide du professeur de français, on trouvera leurs définitions en se servant de plusieurs dictionnaires (Petit Larousse, Larousse encyclopédique, Petit et Grand Robert, Littré, etc.), selon leur rareté. Un glossaire pourra être constitué individuellement ou collectivement. III. Dire / Quelques suggestions On relira à la suite les descriptions montrant la beauté de la princesse Hermonthis (p. 18), d’Angela (p. 36), d’Arria Marcella (pp. 112 et 113) ainsi que les portraits d’Henrich et de Katy (p. 48), de l’homme (pp. 56 et 57), de l’étranger (p. 66), d’Oluf (p. 70). De nombreux dialogues pourront être interprétés en ne retenant que les paroles prononcées. A titre d’exemples : pp. 11 à 15, celui du marchand et du narrateur, pp. 24 à 26, celui entre le jeune homme et Xixouthros, pp. 49 à 51, celui entre Henrich et Katy, etc. IV. Écrire / Quelques propositions A propos du Pied de momie : et si tout cela n’était qu’une farce ! Alfred aurait joué un tour à son ami. Il raconte comment le brocanteur lui a servi de complice et de quelle façon il a dupé le narrateur en opérant la substitution du pied… P. 57, l’inconnu affirme que pour qu’Henrich joue le rôle du Diable correctement, il lui manque encore bien des choses. On fera s’exprimer l’homme davantage. Qu’entend-il par « bien des choses » (l’âge de l’acteur et son peu d’expérience, son apparence physique, son absence de malignité…) ? © EDDL Paris 06, 2009