Rapport économique annuel 2016 - .:CongoForum:

2 prennent une importance croissante dans l‘économie du pays mais encore trop faible pour compenser la diminution des recettes dues à un prix du cuivr...

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Département fédéral des affaires étrangères DFAE

Formulaire: CH@WORLD A754 Représentation suisse à: KINSHASA Pays: République Démocratique du Congo (RDC)

Date de la dernière mise à jour: 31.10.2016

Rapport économique annuel 2016 1. Appréciation des problèmes et enjeux économiques 1.1. Contexte politique et socio-économique La RDC est un poids lourd incontournable en Afrique subsaharienne. Pourtant, le pays peine à poursuivre son envol vers la démocratie et vers une reconstruction économique et sociale. La grande pauvreté de la population contraste fortement avec le taux de croissance et la richesse virtuelle du pays. La forte croissance de ces dernières années n’a pas entraîné un développement des capacités productives, ni une transformation structurelle de l’économie. L’exploitation de l’énorme potentiel économique nécessite encore de profondes réformes en matière de bonne gouvernance, la construction d’infrastructures et la mise en place d’un environnement juridique favorable aux investissements. Au cours de l’année 2016, la croissance économique en RDC a continué à décélérer par rapport à l'année précédente. En mai, le gouvernement a soumis un budget 2016 rectifié, en réduction de 22%. Le budget exécuté en 2016 sera déficitaire. La dépréciation du franc congolais (CDF) continue mais reste contrôlée pour l'instant et l'inflation se situait fin septembre à 4,1% pour un objectif de 4,2% annuel. Le niveau des réserves de change continue à diminuer et correspond (30 septembre 2016) à 4,4 semaines d'importations de biens et services. La RDC ne parvient pas à réduire ses dépenses en devises à l’importation des biens de première nécessité. Suite à la forte diminution des recettes fiscales, la Banque Centrale du Congo (BCC) ne pourra pas poursuivre sa politique de change active illustrée par la vente de devises étrangères aux banques commerciales. Le climat des affaires est morose, illustré par la quasi-faillite d’une importante banque congolaise, la BIAC, et les problèmes de compétitivité de certaines industries nationales. Certains acteurs du secteur minier, ont stoppé ou réduit leurs activités d’extraction. Dans ce contexte d'instabilité, la pauvreté de masse risque d'augmenter. Le PNUD anticipe que l'indice de développement humain (IDH) de la RDC va régresser et passera en 2017 de la 176ème à la 186ème place (sur 188 pays). Sur le plan politique, le climat de tension est très présent. Alors que le dernier mandat constitutionnel du président Kabila approche de sa fin en décembre 2016, le régime est engagé dans un schéma répressif. Un accord politique a été signé le 18 octobre 2106 mais il est rejeté par la majeure partie de l’opposition et de la société civile. Par cet accord, le président congolais peut se maintenir au pouvoir au moins jusqu’à avril 2018. Une option risquée qui pourrait bien déboucher sur des troubles importants. Par ailleurs, la situation sécuritaire et humanitaire à l’est du pays demeure préoccupante et la relative stabilité reste fragile. Quant à la situation des droits de l’homme, elle s’est détériorée depuis le début 2016 de façon générale. 1.2.- Cadre macroéconomique La croissance économique poursuit son ralentissement avec une estimation pour 2016 à 5,1% d’après le FMI. L'Etat anticipe un P.I.B. nominal de 38 milliards USD en 2016, soit 1,2 USD par habitant par jour. La RDC paie le prix de sa forte dépendance aux exportations de matières premières, dont les cours mondiaux restent bas. Le secteur tertiaire, notamment le commerce, le transport et les télécommunications, 1

prennent une importance croissante dans l’économie du pays mais encore trop faible pour compenser la diminution des recettes dues à un prix du cuivre toujours très bas. L'Inflation Avec une inflation cumulée qui atteignait 2.3% à la fin août 2016, puis 4,1% à la fin septembre, l’objectif annuel de 4.2% semble d’ores et déjà impossible à atteindre. Le Taux de change Le franc congolais (CDF) continue de perdre de la valeur face au dollar américain (USD). La dépréciation du CDF vis à vis du USD, risque d'impacter négativement les performances macroéconomiques de la RDC et le niveau de vie, déjà très faible, de la population. Le pays reste très dépendant des importations des produits de première nécessité (alimentaires et pharmaceutiques). Les réserves de changes Le niveau des réserves de change se situe fin septembre à 1 milliard USD ce qui correspond à 4,4 semaines d'importations de biens et services. La RDC ne parvient pas à réduire ses dépenses en devises à l’importation des biens de première nécessité et d'équipement. Sans l’aide du FMI ni appui budgétaire des principaux bailleurs de fonds (refus des bailleurs), la BCC a une marge très limitée pour augmenter ses réserves. A moins de bénéficier d'un appui budgétaire international, le gouvernement aura tout épuisé au cours du second semestre 2016 et devra procéder à un financement monétaire (par émission des titres de dette). Avec une balance des paiements déficitaire et ne disposant pas d'un niveau de réserves de change suffisant, la BCC n'aura plus d'autre choix que de laisser filer le taux de change du CDF entraînant sa dévaluation. 1.3 Politique budgétaire Le premier semestre 2016 a été marqué par trois évènements : tout d’abord, l’adoption du budget rectificatif 2016 dont l’objectif était de tenir compte du ralentissement économique et de la baisse des prix des matières premières (entrainant une baisse importante des recettes internes planifiées), ensuite les résultats de l’exécution du budget à mi-année, enfin l’ouverture des discussions entamées par le Ministère du Budget avec les ministères sectoriels sur le budget 2017. Un budget rectificatif a été promulgué par le Président en mai. Il prévoit une baisse de de 22 % du budget initial, passant de 9 milliards USD à 6,6 milliards USD. Il s’est traduit essentiellement par une diminution drastique des investissements (-47 % pour les investissements sur fonds propres), des transferts aux provinces (-44%) et une diminution de moitié des fonds prévus pour les élections. L’exécution du budget à fin juin 2016 connaissait un taux très faible, de 63 % pour les recettes de 59 % des dépenses Fin juin 2016, la situation financière de l'Etat s'est soldée par un déficit de 200 millions USD, contre un excédent de 40 millions USD à fin juin 2015. Le budget exécuté en 2016 sera déficitaire et s'établira vraisemblablement entre 3 et 3,5 milliards USD. Le taux de rétention de la collecte des taxes reste faible. Les fonds collectés au titre de taxes, impôts et autres redevances auprès de la population sont entre 5 et 20 fois supérieurs aux montants qui entrent réellement dans les caisses publiques (tous niveaux de pouvoir public confondus). Avec une assiette fiscale limitée à environ 15.000 personnes ayant une immatriculation fiscale (sur une population estimée à près de 85 millions de personnes), le travail de détection des contribuables potentiels reste gigantesque et fondamental. Concernant la préparation du prochain budget 2017, le Ministère du Budget a ouvert des discussions sur les perspectives avec les Ministères sectoriels mais aussi avec les membres du parlement, la société civile et les partenaires techniques et financiers. La préparation du budget 2017 sera d'autant plus compliquée que la rentrée de recettes fiscales provenant des mines va diminuer en 2017 comparativement à 2016 suite à la chute des bénéfices des sociétés minières en 2016 par rapport à 2015. De plus, il est convenu de suspendre l'application de la TVA aux acteurs miniers. Si malgré les prix bas, certains groupes miniers ont intérêt à maintenir leur production pour amortir leurs investissements, ils ont quand même menacé de suspendre toute activité si la question du remboursement de la TVA n'est pas résolue favorablement. L'enjeu concerne le remboursement d'un montant de l'ordre de 600-800 millions USD. Beaucoup reste à faire en matière de réformes: budget-programme, déconcentration de l’ordonnancement, comptabilité en droits constatés, etc. Autant de réformes pour lesquelles des actions de façade ont été prises (cadre juridique et institutionnel) mais la mise en oeuvre concrète se fait attendre. 2

Dans le contexte d'incertitude politique qui prévaut, les deux principales banques de développement présentes en RDC (BM et BAD) ont annoncé que les conditions n'étaient pas remplies pour accorder l'appui budgétaire souhaité par le gouvernement congolais. 1.4. Un Plan National Stratégique de Développement (PNSD) pour faire émerger la RDC Nonobstant les performances réalisées en termes de croissance au cours des dix dernières années, l’économie reste encore peu diversifiée et peu industrialisée. Le secteur minier constitue encore la principale source de la croissance. Malgré la stabilité macroéconomique, les résultats restent insuffisants au regard du potentiel du pays et de l’immensité des besoins à couvrir. Maintenir la stabilité macroéconomique, tout en intensifiant les efforts pour diversifier l’économie, constitue un défi majeur que le gouvernement entend relever, notamment avec l’élaboration d’un Plan National Stratégique de Développement (PNSD). Ce dernier se propose – en tant que vision et cadre stratégique de développement – de définir la trajectoire que la RDC devrait emprunter pour que, à l’horizon 2050, elle ait le statut de pays développé. Le PNSD couvre l’horizon temporel 2017 – 2050 (33 années) et son opérationnalisation sera assurée à travers l’exécution de plans quinquennaux, soit sept au total. Le premier plan quinquennal devrait permettre à la RDC d’obtenir le statut de pays à revenu intermédiaire en 2021, son PIB par habitant devra ainsi être porté à 1050 USD. Le deuxième et le troisième plan vont concourir à l’atteinte du stade de l’émergence en 2030, ce qui correspondra à un PIB par habitant de 4000 USD. Les quatre plans quinquennaux restants devront aider le pays à se développer en 2050. 1.5. Le climat des affaires: corruption, harcèlement fiscal et insécurité juridique et judiciaire demeurent les principaux freins aux investissements Le climat des affaires est toujours morose comme l'illustre la quasi-faillite d’une importante banque congolaise, la BIAC qui a connu des problèmes de liquidités qui ont entrainé sa mise sous tutelle par la BCC. Les comptes des 400.000 déposants sont relativement bloqués puisque les mouvements sont limités et plafonnés. A ce jour, seule la Commercial Bank of Africa (CBA), une grande banque du Kenya a officiellement marqué son intérêt initial pour une reprise. Par ailleurs, dans la plus grande discrétion, des auditeurs chinois sont longuement venus analyser les comptes de la BIAC; ceci suggère que la RDC pourrait faire appel à la Chine dans le cadre d'un accord plus large pour sauver la banque de la faillite. Le gouvernement a entrepris ces dernières années une série de réformes visant, de manière globale, à améliorer le climat des investissements : l’adhésion à l’OHADA, la mise en place d’une charte des PME et d’une direction générale de la création d’entreprise, la réduction du taux global d’imposition et du coût d’exécution des contrats. Il s’en est suivi une légère amélioration de l’attractivité du pays pour les investissements étrangers. Toutefois, ces réformes ne sont pas suffisamment mises en œuvre. De nombreux opérateurs économiques se plaignent du cadre légal et réglementaire hostile et continuent à souffrir de harcèlement fiscal et de l’insécurité juridique et judiciaire (interprétations erronées des dispositions légales, violations de procédures, saisies fiscales intempestives, amendes arbitraires, convocations de dirigeants de sociétés avec menaces d’arrestations,…). La révision des contrats existants et la révocation de contrats adjugés insécurisent les investisseurs. Malgré l’adoption de lois (Code minier, Code des hydrocarbures, Code forestier), l’adjudication des concessions reste opaque. Les procédures bureaucratiques compliquées et les nombreux impôts et droits à verser ouvrent la voie au cercle vicieux d’une corruption systémique, d’une paralysie de création d’emplois dans le secteur formel et d’un renchérissement des biens et services de base. 2. Accords économiques internationaux et régionaux 2.1. Politique et priorités de la RDC La RDC est membre des organisations internationales et régionales suivantes:  Organisation des Nations-Unies (ONU)  Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale (BM)  Union Africaine (UA)  Banque africaine de développement (BAD)  Groupe des Etats d’Afrique, de la Caraïbe et du Pacifique (ACP) 3

       

Communauté Economique Africaine (CEA) Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) Southern African Development Community (SADC) Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) Organisation internationale de la francophonie (OIF) Organisation Mondiale du Commerce (OMC)

Bien que la RDC soit membre de multiples enceintes universelles et régionales, elle ne joue qu’un rôle mineur dans la diplomatie multilatérale. Cela est dû principalement à la faiblesse institutionnelle et décisionnelle des organes de l’Etat en reconstruction. De nombreuses organisations internationales du système onusien (MONUSCO, PNUD, UNICEF, UNESCO, FAO, PAM, OMS, …) ainsi que les institutions financières (FMI, BM, BAD) assistent le gouvernement dans la poursuite des réformes. Compte tenu de la diminution drastique des ressources de l'Etat, le gouvernement de la RDC a sollicité un appui budgétaire auprès de ses bailleurs de fonds traditionnels. Dans ce contexte une mission du FMI s’est rendue en RDC en juin pour évaluer la situation macro-économique du pays. Même si le FMI n'est pas censé prendre position sur les questions d'aide budgétaire, il recommande toutefois au gouvernement d'améliorer l'ancrage fiscal, avant tout d’élargir l'assiette fiscale, d'éviter le financement monétaire, de poursuivre la réforme de la BCC (recapitalisation) et de mettre en oeuvre les réformes structurelles des entreprises d'Etat. 2.2. Approvisionnement et consommation énergétique En dépit du potentiel énergétique énorme, la RDC présente un paradoxe criant entre les ressources énergétiques naturelles et le très faible taux d‘accès de la population à l‘électricité. Et ce, avec de grands écarts entre la campagne et le milieu urbain. Une étude identifie une centaine de sites où il serait possible d’ériger un barrage hydroélectrique. Ceci permettrait de bâtir ainsi des petites centrales dans les provinces, respectueuses de l'environnement, et d’assurer une distribution plus équitable de l'électricité à travers le pays. L'alimentation en énergie à l'échelle du pays ne répond pas aux besoins des entreprises du secteur minier, ni ne permet la diversification de son économie. Le projet de construction du barrage INGA 3 serait une partie de la solution pour combler ce déficit. Ce barrage est le prolongement des deux centrales INGA 1 et INGA 2 à l'ouest de la RDC (225 KM de Kinshasa). Il est à souligner qu'INGA 1 et 2 fonctionnent bien en dessous de leur capacité et sont en pleine phase de réhabilitation. La BM a annoncé qu'elle suspendait son financement de 73, millions USD pour des études relatives à INGA 3 tout en affirmant être disposée à aider la RDC à fournir une énergie abordable et fiable à sa population. Des dissensions sur l'orientation stratégique à donner au projet seraient à l'origine du différend entre le gouvernement congolais et la BM. D'autres sources invoquent le peu de transparence dans le processus mettant en place la structure censée pilotée le projet, l'Agence pour le développement et la promotion d'INGA 3 (ADEPI) directement rattachée à la Présidence de la RDC, voir le peu de volonté des autorités d’évaluer les impacts environnementaux et sociaux avant le début des travaux. Le retrait de la Banque mondiale lors la phase de faisabilité constitue un nouvel obstacle dans la réalisation de cet ambitieux projet. Toutefois, le financement des études d’impact social et environnemental est prévu dans le cadre de l’appui que la BAD octroie à la RDC pour la construction d'INGA 3 (35 million USD). La solution adoptée par les autorités congolaises consiste à demander au consortium gagnant le marché concessionnaire Inga 3 de préfinancer ces études. Les deux consortia encore en concurrence, l'un chinois et l'autre espagnol ont déposé leur offre le 2 septembre 2016. La sélection du consortium gagnant pourrait se finaliser sous peu et le contrat être signé en décembre 2016 pour un lancement des travaux en 2017. La RDC est sous la pression de l’accord qui la lie légalement à l’Afrique du Sud qui achèterait 2500MW des 4800MW que devrait produire INGA3 à partir de 2021. Ce contrat permettra d'assurer une bonne partie de la rentabilité de l'investissement estimé à 12 milliards USD, un montant qui restera encore à mobiliser une fois le consortium sélectionné. Si ce projet venait à être réalisé, le site d’Inga, composé de Inga I, II et III, auquel s’ajoutera plus tard une 4eme phase baptisée « Le Grand Inga », pourrait fournir au final jusqu’à 40 000 MW, soit l’équivalent de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération. 4

Par ailleurs, un accord a été signé entre la RDC et un consortium chinois permettant le lancement des travaux du barrage de Busenga située dans le sud-est de la RDC (240 MW d'un coût estimé à 660 millions USD selon Bloomberg). Ce barrage devrait combler une partie du déficit en énergie que subissent les entreprises du secteur minier du sud-est de la RDC. Cependant l'électricité qui devrait en sortir sera prioritairement affectée aux besoins énergétiques de la Sicomines (Consortium Chinois). 2.3. Perspectives pour la Suisse (Potentiel de discrimination) La RDC ne mène pas de politique discriminatoire à l’encontre de certains pays/groupes de pays. Les obstacles pour les échanges et les investissements frappent toutes les entreprises nationales et internationales; ils ne proviennent pas d’une volonté protectionniste ciblée, mais davantage de carences institutionnelles et de l’insécurité juridique et judiciaire. Le gouvernement congolais s’efforce peu à peu, mais sans grand succès, d’améliorer les bases légales et de renforcer les capacités administratives. Pour réussir dans la jungle politico-administrative congolaise, il est essentiel de bien connaître le contexte et de disposer d’un important réseau d’appuis en RDC. 3. Commerce extérieur 3.1. Evolution et perspectives générales Malgré l’immense potentiel, notamment du secteur minier et un secteur des services en expansion, le climat politique demeure peu propice aux investissements. On constate un attentisme flagrant du secteur privé face aux incertitudes liées à la période de transition en attendant les prochaines élections. Une note de prudence s’impose d’emblée concernant les statistiques nationales qui sont souvent lacunaires et imprécises. Elles ne reflètent que les échanges officiels. Or, une partie importante des exportations et des importations – selon certains experts jusqu’à 30% – passe la frontière clandestinement, surtout à l’est du pays. 3.1.1 Commerce de marchandises L’Union Européenne (UE) a introduit un système de régulation volontaire autour des «minerais de conflit» et les Nations Unies et l’Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE) ont élaboré des directives sur l’utilisation des ressources naturelles issues de zones à haut risque. La RDC n’a pas (encore) adopté l’initiative « Principes volontaires sur la sécurité et les droits humains », initiative qui vise à élaborer un code de conduite pour les industries minières, dans un dialogue entre entreprises, gouvernements et société civile en vue de renforcer la sécurité humaine et le respect des droits humains dans ce vaste pays minier. La Commission européenne, le Parlement et le Conseil des Ministres (UE) en juin 2016 sont parvenus à un accord concernant le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit. Cette nouvelle législation de l'UE concerne les minerais Tungstène, étain, et colombo-tantalite, les « 3T», plus l’or. Elle résulte d'un compromis entre les défenseurs d’un règlement européen contraignant pour l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement allant des matières premières aux produits finis, et les partisans d'une diligence volontaire. A l'exception des plus petites d'entre elles, toutes les entreprises européennes exportatrices auront désormais l’obligation de s’assurer du devoir de diligence raisonnable pour leur approvisionnement en ces matières. Ceci sera aussi le cas pour les fonderies et les raffineries. Cet accord intervient dans un contexte où, selon le dernier rapport du groupe d'experts des Nations Unies publié en juin, des groupes armés rebelles et des troupes régulières, en RDC notamment, continuent à profiter du trafic illicite des matières premières. Au premier semestre 2016, la RDC a exporté pour 2,4 milliards USD de cuivre, soit 12% de moins que sur la même période de 2015. Malgré la baisse sensible de production estimée à -15% par rapport aux records du 1er semestre 2015, le secteur du cuivre congolais demeure attractif auprès des investisseurs. Le groupe canadien Ivanhoe Mines a annoncé avoir découvert près de Kolwezi le plus grand gisement de cuivre de haute qualité encore inexploité au monde. Au premier semestre 2016, la RDC a exporté pour 600 millions USD d'or, soit 150% de plus que sur la même période de 2015.

5

3.2. Commerce bilatéral 2014 Résumé des échanges commerciaux bilatéraux en 2014 et 2015 Année

Exportations (mio CHF)

Importations (mio CHF)

2014

7

2.

2015

13 (+86%)

2 (+4.2%)

2016 Source: Administration fédérale des douanes

Le commerce bilatéral reste à un niveau négligeable: En 2015, les exportations suisses ont atteint 13 millions CHF; les importations de biens congolais 2 million CHF. Les secteurs qui bénéficient d’un certain dynamisme sont le secteur minier – fer de lance traditionnel de l’économie de la RDC – et celui du bâtiment/travaux publics, les communications (plusieurs réseaux de téléphonie mobile et augmentation constante d’utilisateurs de l’internet) et l’agro-alimentaire. Grâce à un début de reconstruction des infrastructures et à la mise à disposition de machines agricoles et d’intrants, l’agriculture devrait poursuivre sa renaissance. Les principaux secteurs qui offrent des opportunités pour les exportations d’entreprises suisses sont : 1. Les investissements des grandes sociétés minières profitent aux fabricants de machines pour l’extraction et le traitement des produits miniers. Ils ont également besoin de machines de précision, de contrôle des processus de fabrication. 2. La reconstruction des infrastructures donne un essor au bâtiment/travaux public. Les grands contrats sont souvent attribués à des entreprises chinoises, sud-africaines ou européennes. Des niches pourraient s’ouvrir à l’industrie suisse, p.ex. dans le domaine des instruments optiques/de mesure. 3. S’ils se réalisaient, le projet de reconstruction et d’extension du barrage hydro-électrique d’Inga et d’autres projets hydro-électriques pourraient intéresser les équipementiers de la production et de la transmission de l’énergie électrique. 4. L’industrie agro-alimentaire en raison du développement récent du secteur agricole. Ce marché pourrait intéresser également les fabricants suisses de machines de traitement et d’emballage. 5. Les produits pharmaceutiques 6. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) 7. Les banques et assurances 4. Investissements directs 4.1. Evolution et perspectives générales : les perspectives pour 2016/2017 sont médiocres Le secteur minier, la communication (téléphonie mobile et câble fibre-optique), la production pétrolière et la production et la distribution d’énergie électrique, les infrastructures portuaires et aéroportuaires, les plantations agricoles et l’industrie agro-alimentaire ainsi que l’industrie du bois exotique attirent le gros des investissements étrangers. Géographiquement les investissements se concentrent dans les provinces les plus peuplées et les mieux dotées en ressources naturelles et en infrastructures, à savoir le Katanga, Kinshasa et le Bas-Congo. L’année 2015 fut encore une année de forte croissance économique (7,7%) mais inférieure aux prévisions optimistes du gouvernement (9,5%) en raison de la baisse des cours du cuivre. Malgré une légère reprise du cours de certaines matières premières, les perspectives économiques pour 2016/2017 sont toutefois médiocres en raison de la détérioration du climat politique, du risque de forte pression sur le budget en période pré-électorale et d’une baisse significative du niveau des réserves officielles de change. La situation est d'autant plus préoccupante que les bénéfices de la croissance des dernières années n’ont été ni partagés ni investis et que les réserves de change tendent à s’amenuiser. 6

4.2. Flux et stocks d’investissements bilatéraux L’agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) ne publie plus de données statistiques ventilées selon la provenance nationale. Les articles de presse et les informations collectées auprès de certains acteurs économiques sont les seules sources anecdotiques et peu précises qui donnent des indications sur les investissements de provenance suisse. 5. Promotion commerciale, économique et touristique 5.1. Instruments de la promotion économique extérieure L’image de la Suisse en RDC est bonne. Elle a la réputation d’être un modèle de démocratie, respectueuse des droits humains et un pays qui réalise en RDC des projets concrets pour améliorer le sort de la population. Les acteurs traditionnels de la promotion économique suisse (Suisse Tourisme, PRS, Swiss Global Entreprises,) ne sont pas présents. En mars 2015, une chambre de promotion du commerce et de l’industrie Suisse - RDC (CCSC) a été créée en vue de promouvoir les relations économiques entre les deux pays. Le gouvernement a entrepris l’élaboration d’un Plan National Stratégique de Développement pour la période 2017-2021. Ce plan vise à renforcer substantiellement l’environnement des affaires pour améliorer la perception internationale et attirer plus d’investissements étrangers. Les travaux en ce sens entre les ministères concernés sont en cours.

5.1.1 Chambres de commerce Swisscham-Africa Chambre de Commerce SUISSE – AFRIQUE (Swisscham-Africa) Enselweg 34a, Finkenhölzliweg 18b CH – 2556 Schwadernaul E-mail : [email protected]; Site internet : www.swisscham-africa.ch Le « Swiss-African business circle » (SABC) c/o Rainbow unlimited gmbh Impasse Colombelle 8B CH - 1218 Grand-Saconnex/Genève E-mail : [email protected]; Site internet : www.sabc.ch Chambre de Commerce Suisse - R.D. Congo (CCSC) Avenue des Amazones 10, CH-1224 Chêne-Bougeries / GE E-Mail: [email protected] – Site web: www.ccsc.ch

5.2. Intérêt pour la Suisse (tourisme, éducation, culture, …) L’intérêt des Congolais pour se rendre en Suisse (et en Europe en général) est considérable, notamment pour des stages de formation ou d’activités culturelles de toutes sortes. L’intérêt pour la Suisse comme destination touristique est minime. La Suisse est considérée avant tout comme destination d’affaires, de visite de familles et pour les soins médicaux et bien-être (cliniques privées). La Genève internationale revêt pour la RDC un intérêt politique et diplomatique important. 5.3. Intérêt pour la Suisse comme destination d’investissement/Intérêt pour la place financière suisse Il ne semble pas y avoir d’investissements congolais significatifs dans des entreprises et l’immobilier suisses. Les banques congolaises n’ont pas de succursales en Suisse. De leur côté, les banques suisses n’ont pas de succursales ou de représentations en RDC. L’attrait de la RDC pour la place financière suisse est limité, le réseau financier de la RDC passe traditionnellement par la Belgique, la France et, plus récemment, par Dubaï et Hong Kong. L’économie formelle, notamment dans le secteur minier et les grandes infrastructures, se trouve dans les mains de grandes sociétés internationales qui disposent d’appuis financiers dans leurs pays d’origine. Les titulaires de grandes fortunes en RDC ne sont pas incités à travailler avec les banques suisses appliquant des règles très strictes quant à la provenance des fonds. 7

6. Liens internet utiles Obtenir des informations mises à jour et fiables en RDC est une tâche ardue. Les sites internet des ministères et organisations étatiques sont lacunaires. Voilà une sélection des sites les plus informatifs: Ministère des Finances Ministère du Budget Ministère du Plan Banque Centrale du Congo Agence Nationale pour la Promotion des Investissements Site web du Guichet Unique de Création d'Entreprise Banque Africaine de Développement Radio Okapi

www.minfinrdc.cd www.ministeredubudget.cd www.ministereduplan.cd www.bcc.cd www.anapi.org www.guichetunique.cd www.afdb.org www.radiookapi.net

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Annexes ANNEXE 1

Structure de l’économie 2014

2015

Répartition du PIB (%) Secteur primaire Secteur manufacturier Services - dont services publics

20.8% 38.2% 41.0% n.a.

20.6% 32.5% 46.9% n.a.

Répartition de l’emploi Secteur primaire Secteur manufacturier Services - dont services publics

n.a. n.a. n.a. n.a.

n.a. n.a. n.a. n.a.

Source : IMF, sur la base de divers feedbacks de partenaires commerciaux (grande marge d’erreurs possible)

ANNEXE 2

Principales données économiques

PIB (USD mia) PIB/habitant (USD) Taux de croissance (% du PIB) Taux d’inflation (%) Taux de chômage (%) Solde budgétaire (% du PIB) Solde des transactions courantes (% du PIB) Dette extérieure totale (% du PIB) Service de la dette (% des exportations) Réserves (semaines d’importations)

2012 17.70 236.84 7.2% 9.9%

2013 30.63 400.00 8.5% 1.6%

n.a. -2.6% - 14.2%

2014

2015

32.9 475.2 9.07% 1.30%

39.1 478.2 7.7 1.2

n.a. -3.4% -15.4%

n.a. -3.3% -14.0%

n.a

31.6%

33.4%

35.4%

70.1

1.6% 7.7

1.6 % 7.7

1.4% 7.5

2.1 5.2

Source : FMI, World Economic Outlook (oct. 2014); Banque Mondiale, (oct. 2014); FMI, Rapport 2013, Articles divers RDC

9

ANNEXE 3

Module APIS : A352

Partenaires économiques

Pays

Exportations (USD millions) par le pays de résidence

1 Chine 2 Zambie

43.1 % 24.9 %

3 Corée du Sud 4 Belgique … UE, USA… Suisse

Part %

2 mio CHF

Var.1

Pays

Importations (USD millions) par le pays de résidence

Part %

1 Afrique du Sud 2 Chine

20.6 % 17.7 %

4.9 %

3 Zambie

12.3%

4.7%

4 Belgique

6,9 %

… UE, USA… Suisse

Var. ¹

13 mio CHF

Sources : Economist Intelligence Unit, Country Report 10/2016 & Administration fédérale des douanes

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ANNEXE 4

PROVISORISCHE ERGEBNISSE Eidgenössische Zollverwaltung EZV, Aussenhandelstatistik, 3003 Bern TN103: Schweizerischer Aussenhandel nach Ländern und Kapiteln Periode: Januar bis September 2016 Land: 256 Kongo, Demokratische Republik

13.10.2016

* = Veraenderungsrate / Anteile nicht berechenbar ** = Veraenderungsrate > 999,9 % Total 2: Ergebnisse inklusive Gold in Barren und anderen Edelmetallen, Münzen, Edel- und Schmucksteinen sowie Kunstgegenständen und Antiquitäten. Total 2

Total

Import in Mio. CHF 2015

2016

1.50 0.28

+/- %

Saldo in Mio. CHF

Export in Mio. CHF

Anteil

2015

2016

+/- %

Anteil

2015

2016

1.90

26.5 100.0

10.10

4.99

-50.6 100.0

8.60

3.09

0.27

-5.9

14.1

0.03

0.03

-0.24

*

*

0.00

-14.1

0.0

0.56

*

*

01 24

Landwirtschaftliche Produkte

28 29

Chemische Grundprodukte

30

Pharmazeutische Erzeugnisse

31 32

Düngemittel, Farbstoffe, Pigmente

33 34

Schönheitsmittel, Waschmittel

0.00

0.00

431.8

35 38

Stärke, versch. chemische Erzeugnisse

0.01

0.20

39 40

Kunststoffe, Kautschuk

41 43

Felle, Leder, Lederwaren

44 46

Holz, Kork, Flechtwaren

47 49

Papier und Papierwaren

50 63

Textilien und Bekleidung

64 67

Schuhe, Schirme usw.

68 70

Waren aus Steinen, Keramik, Glas

-6.5

0.6

-0.25

100.0

*

0.00

0.44

-21.9

8.8

0.56

0.44

0.01

0.01

-35.9

0.2

0.01

0.01

0.0

0.61

0.96

58.0

19.3

0.61

0.96

**

10.7

0.03

0.00

-92.3

0.0

0.02

-0.20

*

*

0.06

0.03

-39.4

0.7

0.06

0.03

0.00

*

0.0

0.01

0.00

-91.9

0.0

0.01

0.00

1.02

68.6

53.6

0.00

0.01

58.7

0.1

-0.60

-1.01

0.00

*

0.0

2.28

0.01

-99.4

0.3

2.28

0.01

0.00

0.01

334.4

0.4

0.04

0.05

18.4

0.9

0.04

0.04

0.00

0.00

169.5

0.1

0.02

0.00

-98.7

0.0

0.02

0.00

0.00

*

0.0

0.06

0.10

71.7

2.0

0.06

0.10

0.00

0.60

0.00

11

71

Edelsteine, Edelmetalle, Bijouterie

0.33

0.00

100.0

0.0

0.00

100.0

*

-0.33

0.00

72 83

Unedle Metalle und Waren daraus

0.00

0.01

45.9

0.3

0.17

0.10

-45.0

1.9

0.17

0.09

84

Maschinen ( nicht elektrisch)

0.00

0.01

26.8

0.3

1.34

1.27

-4.9

25.4

1.33

1.27

85

Maschinen (elektrisch)

0.00

0.00

-46.4

0.1

2.96

1.20

-59.3

24.1

2.96

1.20

86 89

Fahrzeuge, Flugzeuge usw.

0.00

0.00

104.6

0.1

0.50

0.29

-41.8

5.8

0.50

0.29

90

Opt. / medizin. Instrumente

0.02

100.0

*

1.35

0.43

-67.8

8.7

1.33

0.43

91

Uhrmacherwaren

0.01

6.5

0.6

0.04

0.02

-60.8

0.3

0.03

0.01

93

Waffen und Munitionen

*

*

0.00

*

0.1

94

Möbel, Bettzeug usw.

*

*

0.01

0.03

166.4

0.5

0.01

0.03

95 96

Spielzeuge, Sportgeräte usw.

0.00

*

0.0

0.01

0.01

-12.0

0.1

0.01

0.01

97

Kunstgegenstände, Antiquitäten

0.37

59.4

19.6

*

*

-0.23

-0.37

0.23

0.01

0.00

12

ANNEXE 5

Module APIS : A356

Principaux pays investisseurs Rang

Pays

1 ………… 2 ………… 3 ………… 4 ………… 5 ………… 6 ………… 7 ………… 8 ………… 9 ………… 10 ………… … UE … Suisse Total Rang

Pays

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 … …

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… UE Suisse Total

Investissements directs (USD) (flux) si statistiques disponibles

Part %

Variation (flux)

Flux année mentionée (Mio. US $)

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

…… …… …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

…………

……

…………

…………

Investissements de portefeuille (USD) (stock) si statistiques disponibles ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

Flux année écoulée …… …… …… …… …… …… …… …… …… …… …… ……

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

…………

100%

+/- ...%

………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… ………… …………

Depuis 2005, l’ANAPI ne publie plus de données statistiques ventilées selon la provenance nationale .

13